La Trinité sur Mer

Géographie. Le territoire s’étire des alignements du Petit Menec, au milieu des bois de pins au nord, à la pointe de Kerbihan à l’extrême sud, où une petite maison de douanier en granit du 16e siècle veille sur la côte. En son centre, le bourg s’élève sur une colline.

A l’ouest, La Trinité est séparée de Carnac par l’anse et le marais de Kerdual, formant un paysage insolite d’eaux et de broussailles, de pins et de dunes, avec les deux plages de Men-Du et de Kervillen. L’industrie paludière, introduite par les Romains, s’y développe avec les moines du Moyen-Age. Mais elle disparaît à la fin du 19e siècle, alors que le marais de Kerdual est comblé par les dragages du port. Distant de quelques 400 mètres de la côte, l’îlot rocheux de Stuhan est accessible à pied à marée basse.

A l’est, avec ses rives boisées où nichent quelques superbes villas, la rivière de Crach constitue une frontière naturelle avec St Philibert, anciennement Locmariaquer. Elle est l’un des abris les plus sûr de la côte. C’est grâce à elle que La Trinité doit son développement économique. Au 19e siècle, elle est fréquentée par les caboteurs et les grands voiliers qui partent jusqu’aux Antilles et en Amérique du Sud. Avec cinq à six cents navires par an, des aménagements du port sont nécessaires en 1876 et en 1903, mais insuffisants. L’activité commerciale décline. Par contre, la pêche ne faiblit pas. Elle se développe même grâce à une criée et pendant quelques années grâce à une ligne ferroviaire qui parvient jusqu’aux quais ! L’ostréiculture prospère dès le 19e siècle. Les parcs à huîtres longent la rivière en eau peu profonde, surtout autour de l’île Cuhan en amont du port, pour éviter de gêner la navigation de plaisance, qui apparaît dans les années 1960. Aujourd’hui, ce port est l’un des plus importants de France. Il accueille plus de mille voiliers, parmi lesquels les grands multicoques de course. Chaque année, il y est organisé des régates internationales et la fête des vieux gréements sur le magnifique plan d’eau que constitue la baie de Quiberon. Les chantiers navals sont très actifs. Ceux de Constantini ont construit les bateaux des précurseurs que sont Alain Bombard et Eric Tabarly. La traversée de la rivière s’est longtemps effectuée grâce un passeur entre Kerispert en La Trinité et Kernivilit en St Philibert. A cet endroit, un premier pont avec un tablier métallique de conception Eiffel est construit en 1901. Il est détruit en Août 1944 par les allemands. L’actuel et second pont est inauguré en 1958. Long de 200 mètres en ciment armé, il surplombe un splendide paysage avec son tablier en arc de cercle.

Paroisse. Jusqu’en 1864, le territoire dépend de Carnac. Le bourg agglomère plusieurs villages, après le boum touristique qui a vu la construction de nombreuses résidences secondaires. A l’origine, il porte le nom de Loqueltas, en raison sans doute d’un oratoire dédié à Saint Gildas. Une première chapelle est construite en 1682, dédiée à La Trinité. Trop petite et vétuste, elle est remplacée par l’actuelle église paroissiale en 1935. Clocher et retable originels sont toutefois conservés.