Site généalogique de Christian Duic

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La Trinité sur Mer


MAJ Page le 31/12/05


Carnac

Géographie.Le nom du Carnac vient du mot breton cairn signifiant amas ou monticule de pierres, évoquant bien sûr la grande concentration de mégalithes dans les environs. D’ouest au nord, le territoire est limitrophe de Plouharnel, Erdeven et Ploemel. A l’est, il est naturellement séparé de Crach par une rivière du même nom. Au sud, il donne largement sur la baie de Quiberon. Son ancien port, La Trinité, est indépendant depuis 1864. Port-en-Dro et la jetée du Pô le remplacent sans la même prétention en raison des fonds peu profonds, se découvrant très loin à marée basse. Cette côte n’est finalement propice qu’à l’ostréiculture et au tourisme, apparu dès la fin du 19e siècle. Comme l’intérieur des terres, le bord de mer est agréablement boisé de pins. La grande plage a donné naissance à un quartier résidentiel très chic, Carnac-Plage. Mais d’autres petites plages s’étirent entre des pointes rocheuses. Entre les marais du Breno et l’anse du Pô, le sud de la péninsule de St Colomban s’est bien développé en résidences secondaires depuis les années 1960. L’exploitation des salines du Breno a cessé dans la même période.

Pré-histoire. L’archéologie est un des attraits du tourisme. Avec sa région, Carnac est l’un des rares endroits du monde, où l’être humain a laissé une trace importante de son passage il y a six ou sept millénaires. Ces hommes, nos ancêtres plus qu’à tout autre français, ont élevé de spectaculaires constructions mégalithiques, dont la signification n’est toujours pas bien comprise par leurs lointains descendants. Certes, les dolmens, les tumulus étaient d’anciennes tombes bien antérieures aux pyramides d’Egypte. Les plus connus sont ceux de St Michel, de Kercado, de Mané Kerioned en Carnac, Locmariaquer en possédant de bien plus beaux. Mais à quoi servaient les menhirs isolés ou alignés, mesurant parfois plus de 6 mètres de haut ? Les alignements du Menec, de Kermario, de Kerlescan totalisent plus de 2600 pierres levées sur une dizaine de files longues de plus de 3 km. Le cromlech du Menec ou le quadrilatère du Manio forment des enceintes circulaires ou rectangulaires de plusieurs dizaines de menhirs. Jusqu’à l’apparition de théories plus ou moins scientifiques, toutes ces pierres ont fait l’objet de légendes, dont celle de St Cornely ou Corneille. Persécuté, ce pape aurait fui Rome au 3e siècle. Traversant la Gaule, il serait arrivé à Carnac, poursuivi par une armée. Bloqué face à la mer, il se retourna alors et d’un signe de croix changea les soldats en pierres !

Paroisse. Cette légende de St Cornely remonte au début du Moyen âge, lorsque les premiers chrétiens s’implantent à Carnac et transforment les lieux païens à leur profit. Des moines venus d’Irlande, tels St Colomban et St Tugdual, fondent des monastères, notamment celui du Moustoir aujourd’hui disparu. La paroisse existe depuis au moins le 9e siècle. L’église, dédiée bien sûr à St Cornely, est considérée comme l’un des monuments les plus remarquables de la Renaissance dans le Morbihan. Anciennement de style roman, elle est reconstruite à partir de 1639 en forme de croix latine, puis élargie à trois nefs parallèles portant chacune sa toiture. La tour carrée du clocher est surmontée de quatre pinacles reliés par des balustres, et d’une flèche octogonale de 40 mètres, la plus haute de la région. Sur le fronton du portail principal, le saint patron est représenté entouré de deux bœufs. Il est en effet considéré comme le protecteur des bêtes à cornes, dont il condamnait les sacrifices. En 1792, le porche de la façade nord est coiffé d’un baldaquin ajouré de très habiles volutes de pierres taillées. A l’intérieur de l’édifice, les voûtes en bois sont peintes vers 1730 par un artiste de Pontivy. Sur fond de ciel étoilé dans un décor en trompe-l’oeil, les tableaux représentent la vie de St Cornely dans la nef centrale, celle du Christ dans la nef nord, celle de St Jean-Baptiste et les mystères du Rosaire dans la nef sud. Les vitraux du 19e siècle évoquent notamment le sauvetage par St Cornely d’un navire en perdition, le débarquement en Bretagne du moine irlandais St Cado, les prières de Charles de Blois avant la bataille d’Auray. Le mobilier comprend en particulier un exceptionnel orgue de 1775, une élégante chaire en fer forgée de 1783, un somptueux maître-autel décoré d’or, de marbres et de calcaire. St Cornely avec sa tiare apparaît encore dans une petite niche bordée de marbre noir, au-dessus du grand tableau de l’Assomption. A l’ouest de l’église, une fontaine du 17e siècle se situe au milieu d’un enclos percé de quatre escaliers. Surmonté d’un obélisque, le petit édifice abrite la source ainsi qu’une statue de St Cornely. Pendant longtemps, il a été le seul point d’eau des habitants du bourg. Les animaux y sont aussi amenés pour les bénir lors du pardon du 13 septembre, qui était autrefois suivi d’une grande foire[1]. Ce pardon est le plus important de la région après celui de Ste Anne d’Auray. Un très lourd reliquaire en bois et dorure y est porté en procession. Il représente le buste du saint patron entouré de deux anges.

Seigneuries. Au moyen âge, toute la paroisse dépend du puissant comté de Largoet, dont le château se situe à Elven, près de Vannes. Toutes les terres sont cependant afféagées à des paysans et à des petits seigneurs locaux. Parmi eux, ceux de Crocalan possèdent un château au 15e siècle près de la rivière de Crach. L’édifice actuel n’est que très récent, l’ancien restant en ruines. Au nord-ouest de Carnac, la seigneurie de Kermalvezin possède aussi un château du 16e siècle encore visible avec ses lucarnes sculptées. Cette demeure a été la propriété de l’un des fils de la comtesse de Ségur. Mais la principale seigneurie est celle du Latz ou du Lac. Elle appartient successivement à la famille de Vitré puis aux Champion, aux Larlan, aux Sorel. Son château est actuellement situé au nord de la Trinité-sur-Mer, à la limite entre les deux communes, non loin de la rivière de Crach. Les bâtiments bien conservés du 17e siècle, en pierre de taille sous toiture d’ardoises, entourent une cour fermée. Dépendant de l’ancienne seigneurie, un moulin à marée est situé près de la rivière, avec une grande retenue d’eau « l’Etang du Moulin du Lac », faisant la joie des campeurs. L’actuel moulin ne date cependant que du 19e siècle. A côté, un passeur transportait autrefois les personnes d’une rive à l’autre, de Carnac à Crach, comme l’atteste le lieu-dit le « Passage du Lac ».

Evènements. Le 27 juin 1795, 5000 royalistes émigrés débarquent sur la plage de Légenèse...

 

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