La
rivière du Loch et le vieux quartier de St Goustan. A gauche, le pont reliant
St Gildas.
Géographie.Limitrophe
de Crach au sud, de Brech au nord, de Pluneret à l’est, Auray s’est développé
sur un promontoire surplombant un méandre d’une rivière du même nom
en aval, mais appelée le Loch en amont. Aujourd’hui,
comme le pays qui l’entoure, la ville vit essentiellement de l’ostréiculture,
de la plaisance et du tourisme. Grâce à son patrimoine bien conservé,
elle est l’une des huit cités bretonnes qualifiées de « Ville
d’art et d’histoire ».
Une
ville, deux
paroisses.
Idéalement situé à une quinzaine de kilomètres de la mer, proche
d’un riche arrière-pays, la cité connaît un commerce très actif sous
l’Ancien Régime, la plaçant parmi les premières de Bretagne. Les céréales
sont exportées vers Nantes, le vin provient de Bordeaux. La ville est
divisée en deux paroisses distinctes séparées par la rivière, mais en
parfaite adéquation : d’un côté St Gildas avec ses commerces,
de l’autre St Goustan avec son port. Pour relier les deux rives,
un premier pont est bâti au 13e siècle à l’emplacement d’un
gué utilisé à marée basse. L’importance du courant nécessite
toutefois plusieurs reconstructions, dont celle de 1752 donne l’aspect
actuel de quatre arches s’appuyant sur d’imposants parapets en éperon.
Un droit d’octroi est perçu jusqu’en 1920 pour la traversée. Site
stratégique, manifesté par une tragique bataille en 1364 (voir à BRECH),
un important château est construit à partir du 13e siècle par le
duc de Bretagne, qui y séjourne régulièrement. Après la réunion du
duché à la France, il est démantelé. Il n’en subsiste aujourd’hui
que les contreforts ombragés, que longent les rampes du Loch, d’où la
vue sur St Goustan est magnifique. Des pierres du château sont notamment
réutilisées pour la construction de la tour du Loch, destinée à
surveiller les navires entrant dans la rivière.
Laparoisse St Gildas.
Elle doit son nom à un prieuré du 12e siècle qui dépend de la fameuse
abbaye bénédictine de la presqu’île de Rhuys. L’église
actuelle est reconstruite entre 1623 et 1641 sur l’ancien prieuré. Le
clocher de la tour carrée à trois étages n’est toutefois achevé
qu’en 1701. Dominant toute la ville, il sert de modèle dans la région.
A l’exception de deux porches de style Renaissance et baroque, l’édifice
est d’une grande sobriété. A l’intérieur, le contraste est
saisissant avec l’imposant retable du maître-autel. Marbres, dorures et
peintures se côtoient dans un fastueux décor de colonnes, frontons et
sculptures. Dans la tribune du fond, le buffet d’orgue de Waltrin date
de 1761. Près de l’église, les halles sont reconstruites après
1905, sur d’anciennes du 14e siècle. Celles-ci, appelées également la
Cohue, possèdent une charpente de bois soutenant un immense toit
de chaume. La cour de justice royale de la sénéchaussée d’Auray siège
à l’étage jusqu’à la Révolution. Un peu plus loin, l’hôtel
de ville constitue le troisième édifice public important. Inspiré
de celui de Rennes, il est bâti en 1776 en pierre calcaire et non en
granit, avec un fronton néo-classique et un haut beffroi à deux étages.
Les rues adjacentes sont depuis toujours très commerçantes et
animées. Au 17e siècle, la rue du Sablen (aujourd’hui rue Barré) possède
trois auberges en enfilade :
Le Cochon fidèle au n°1, Le
Cheval Blanc au n°3, où est arrêtée Marion du Faouët en 1748,
Les Trois Marchands au n°5. La ville dispose aussi de nombreux hôtels
dont Le
Lion d’Or, La
Poste et
Le Pavillon d’en Bas, existant toujours près du pont. A la même époque,
plusieurs édifices religieux s’élèvent : l’Hôtel-Dieu
Notre-Dame, la chapelle de la Congrégation, l’église des Cordeliers
ou du Père-Eternel, où sont installées en 1835 les stalles de la
Chartreuse. Par contre, la chapelle Ste Hélène, encore appelée
de la Miséricorde ou de l’Hôpital en raison de la
proximité de l’Hôtel-Dieu, remonte au 15e siècle. Quant à la Commanderie
du St Esprit, elle est le plus ancien édifice encore existant à
Auray : 13e siècle. Le bâtiment est imposant avec ses 40m de long, sa
charpente, ses arcades en ogive. Bien que fondé à Montpellier, l’ordre
hospitalier du St Esprit tient ses assemblées générales à Auray. Après
la Révolution, l’édifice sert d’hôpital puis de caserne. Rue du Jeu
de Paume, une nouvelle prison est achevée en 1791, avec deux
vastes cachots au rez-de-chaussée, qui sont vites surpeuplés pendant la
chouannerie. Depuis 1989, elle abrite le Musée de l’Histoire du Pays
d’Auray. De nombreuses maisons des 16 et 17e siècles à
colombages sont encore visibles rue du Lait, rue du Belzic, place aux
Roues, rue du Château...
Anciennes
Halles. A l'étage se situait le siège de la sénéchaussée
La
paroisse St Goustan.
Les premiers aménagements du port remontent au 14e siècle. Les
navires sont alors armés pour la pêche à la baleine ou à la morue. Aux
16 et 17e siècles, St Goustan est le troisième port breton par son
trafic de marchandises. La rivière est canalisée en 1614, le Quai-Neuf
est construit en 1749. Près de ce dernier, la croix de St Fiacre, dite de
l’Enfer, marque l’emplacement d’une ancienne léproserie. Un quai
porte le nom de Benjamin Franklin, diplomate débarqué à St Goustan en décembre
1776 pour demander au roi de France un soutien aux indépendantistes américains.
Quai Martin, sur l’autre rive du Loch en St Goustan, trois fontaines
permettent l’alimentation en eau des navires. La pittoresque place St
Sauveur constitue le débarcadère avec ses pavés bombés. De là,
les ruelles montent par larges marches vers la haute-ville, où domine
l’église paroissiale St Goustan ou St Sauveur. Presque
toutes les maisons du quartier remontent aux 15 et 16e siècles,
avec colombages et encorbellement. Inaugurée en 1863 par Napoléon III,
l’arrivée du chemin de fer a progressivement supplanté l’activité
du port. Elle nécessite notamment la construction en amont du viaduc
de 200 mètres de long, avec dix arches s’élevant à près de 30 mètres
au-dessus de la rivière. De nos jours, St Goustan reste une escale appréciée
des plaisanciers et du St Sauveur, goélette restaurée et
transformée en musée.
Seigneuries.
Siège d’une sénéchaussée, Auray est aussi celui de l’une
des deux juridictions seigneuriales dépendantes du comté de Largouet.
Aujourd’hui son territoire comprend deux manoirs autrefois en Brech :
celui de la seigneurie de Moncan bâti en 1658 dans l’actuelle
rue de l’Abbé Martin, et celui de Talhouet-Salo rebâti en 1840
à Kerplouz. Le village de Kerleano dépend aussi de Brech. Il y naît en
1771 le chef chouan Georges CADOUDAL, dont les ossements sont conservés
dans un mausolée blanc de forme circulaire.
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