Géographie.
Le
territoire de Pluneret forme une péninsule triangulaire naturellement délimitée
par deux rivières. A l’est, le Sal ou rivière du Bono le
sépare de Plougoumelen et de son ancien port du Bono. A l’ouest, le Loch
le sépare de Brech, Crach et Auray, à l’exception du quartier de St
Goustan. Point de rivière au nord, mais de vastes champs que traverse une
frontière avec Plumergat, Mériadec et Ste Anne-d’Auray, commune indépendante
de Pluneret depuis seulement 1950. A l’extrême sud, la rencontre des
deux cours d’eau à la pointe de Kerisper donne naissance à la rivière
d’Auray, sujette à l’influence des marées.
Paroisse. Au
6e siècle, les premiers bretons s’installent et donnent le nom de leur
chef Neret au territoire. Jusqu’à leur expulsion en 937, les normands
ruinent tout le pays qui doit être reconstruit. Une église
paroissiale est ainsi bâtie au 11e siècle, avant d’être démolie
en 1876 pour l’actuelle de style néo-gothique.
Dans
un village typique au bord de la rivière du Bono, une chapelle est dédiée
à Ste Avoye, compagne de Ste Ursule, princesse de Grande-Bretagne,
avec qui elle est décapitée par les Huns à Cologne au 5e siècle. L’édifice
est construit dans les années 1550 par le comte de Lesterlin, qui possède
à gauche du chœur son banc seigneurial. Les armoiries ont été enlevées
au couteau à la Révolution. Le clocher-porche est très imposant avec
ses contreforts et sa hauteur dignes de celui d’une église. Après
avoir été touché par la foudre en 1727, le sommet est remplacé par un
clocheton en ardoise. A l’intérieur de la chapelle, le sol est resté
en terre battue. La voûte de la nef est en forme de carène renversée de
bateau. Un jubé exceptionnel comprend les statues des douze apôtres du côté
de l’entrée, celles de douze autres personnages dont les Sept Vertus du
côté de l’autel, le tout couronné d’un calvaire avec St Jean et la
Ste Vierge. Au pied ce jubé, l’un des deux blocs de pierre au sol, légèrement
creusé, est appelé le bateau de Ste Avoye. D’après la croyance, les
enfants qui y sont déposés prennent des forces. Ailleurs, treize globes
de verre contiennent des couronnes de fleurs offertes en ex-voto par des
jeunes mariés. Quelques peu éclipsés depuis les pèlerinages de Ste
Anne d’Auray, deux importants pardons se déroulent toujours à Ste
Avoye le premier dimanche de mai et le second dimanche de Septembre.
Seigneuries.
Sous
l’Ancien Régime, Pluneret a compté jusqu’à vingt seigneuries. Au
sud, celle de Kerisper remonte au 15e siècle avec son manoir très
remanié depuis. Elle appartient à l’origine aux Lesterlin, à partir
de 1601 aux Montigny. La seigneurie de Kerzo est aussi ancienne
avec son château remanié au 18e siècle. Mais la plus connue est celle
de Kermadio. Dans le château du 19e siècle, la comtesse de Ségur,
auteur en autre des « Malheurs
de Sophie », vit en effet ses dernières années auprès de sa
fille. Bien que décédée à Paris, elle est inhumée en 1874 dans le
cimetière de Pluneret, où sa tombe est toujours entretenue.