Géographie.
La
commune d’Etel (175 ha) était l’ancien port d’Erdeven, dont elle a
été détachée en 1850 et dont elle est limitrophe à l’est. Elle est
par ailleurs séparée naturellement par la rivière du même nom, de
Plouhinec à l’ouest, et par la rivière du Sach, de Belz au nord. Bien
que son accès par mer soit difficile en raison de la fameuse barre et des
forts courants lors des marées, le port semble connu depuis les Vénètes
et les Romains. Il se tourne principalement vers la pêche et la
construction navale. En 1856, il abrite déjà 90 chaloupes et 30
chasse-marée et bricks. Il a souvent été innovateur. Il dispose de deux
presses à sardines vers 1675[1],
créé la première usine de conserves à huile du Morbihan en 1830 (12 en
1920), possède l’une des premières criées du département en 1886,
construit une glacière en 1937 (seuls les ports de Lorient, Concarneau et
La Rochelle en avaient alors). D’importants travaux portuaires sont achevés
en 1890. Venant d’Auray, via Plouharnel, le chemin de fer arrive en
1912, et facilite grandement le transport du poisson. Une école des pêches
est aussi ouverte à partir de 1936. La crise de la sardine à la fin du
19e siècle favorise le développement de la pêche du thon. Etel arme 80
thoniers en 1912, et avoisine les 250 en 1930. Il figure parmi les
premiers ports de France avec Groix et Concarneau. Malgré une vive
concurrence avec les chalutiers lorientais dès les années 1900, il tient
bon jusque dans les années 1950, avec la fin des bateaux de pêche à
voile. Il conserve aujourd’hui une petite activité halieutique, tout en
misant sur la navigation de plaisance. L’ostréiculture est aussi
pratiquée dans les rivières depuis la fin du 19e siècle.
Paroisse.
Les
habitants se rendaient à l’église paroissiale d’Erdeven à 4 km,
avant la construction (ou reconstruction ?) d’une chapelle en 1841,
qui fut promue église en 1849, fut agrandie en 1888, et ne fut doté
d’un clocher qu’en 1967. L’édifice est dédié à Notre-Dame des
Flots, dont la statue porte l’Enfant Jésus dans un bras, et une
maquette d’un navire à deux-mâts de l’autre côté. Une fresque de
1958 représente des marins pêcheurs et des ouvrières des conserveries,
qui offrent le fruit de leur travail à la Vierge au milieu d’eux. Les
vitraux de 1889 illustrent encore les mystères de la vie de la Vierge, très
honorée par la population maritime. Cours de Quais, la fontaine du début
19e siècle présente trois bassins. Elle servait à laver le linge et à
puiser l’eau aussi bien pour les besoins quotidiens des habitants que
pour le ravitaillement des bateaux lors des campagnes de pêche.
La commune a
été la première du Morbihan à bénéficier de l’électricité.
Incluse dans la poche de Lorient pendant la Seconde Guerre mondiale, elle
vit la signature de l’acte de reddition des allemands le 7 mai 1945.