Géographie.
Crach est l’un des territoires de la péninsule qui s’étend entre la
rivière du même nom à l’ouest et la rivière d’Auray à l’est. La
frontière terrestre est partagée au sud avec Locmariaquer et son
ancienne dépendance de St Philibert, au nord avec Ploemel, Brech et
Auray. La rivière de Crach forme une frontière naturelle avec Carnac,
franchissable autrefois au niveau du lieu dit le « Passage
du Lac », près du village de Luffang, ou du « Vieux
Pont », près du Grand Cosquer. Il existait aussi un passeur
plus au sud, au niveau de l’actuel pont de Kerispert, actuellement entre
La Trinité-sur-Mer et St Philibert. Malgré les violents courants, les
romains auraient construit sur la rivière d’Auray un pont en bois appelé
le « Pont
de César ». Une bouée et un chemin en Pluneret portent
effectivement le nom de César, mais c’est plus au sud, au niveau de
Kerantré, face au Bono, que des poutres en bois d’époque romaine ont
été découvertes dans la vase. Aujourd’hui, l’agriculture et
l’ostréiculture dominent l’activité économique, tandis que la côte
n’a jamais été propice au développement d’un port important.
Paroisse.
Le territoire possède ses limites actuelles depuis le 11e siècle. Son
nom viendrait du breton « kreac’h » signifiant colline. L’église
paroissiale est dédiée depuis l’origine à St Thuriau, évêque
de Dol mort au 7e siècle. Initialement bâtie au 15e siècle, elle
est reconstruite presque entièrement en 1809, puis elle subit de
nombreuses réparations et restaurations. Malgré l’aspect robuste de
son clocher, la flèche se brise et perce la toiture et la voûte lors
d’un ouragan à la fin du 19e siècle. Le mobilier conserve notamment
trois retables de style lavallois du 18e siècle, dont l’un en pierre et
en marbre porte en son centre une statue de Saint Thuriau. Une autre
statue naïve du saint est placée dans la niche d’un pignon formant
l’entrée de l’enclos paroissial. Ce pignon est le reste de
l’ancienne chapelle St Yves.
Eglise paroissiale
et vitrail moderne représentant St Thuriau convertissant Rivallon
Seigneuries.
Crach se partageait autrefois entre une douzaine de seigneuries. La plus
puissante était celle de Quer ou Kaer, s’étendant aussi sur
Locmariaquer depuis le 12e siècle et sur le rivage de Vannes et Séné.
Erigée en baronnie, elle passe par alliance aux Malestroit puis est
vendue aux Robien. L’un des plus illustres représentants de cette
famille est Christophe de Robien (1698-1756), président à mortier au
parlement de Bretagne, mais aussi l’un des pionniers de l’archéologie
mégalithique. Caché entre les arbres, le château du Plessis-Kaër
domine discrètement la rivière d’Auray. Ses fenêtres à croisées de
pierre, ses lucarnes à pignon en triangle, sa tourelle heptagonale sont
remarquables, mais mélangent des architectures du 15e au 19e siècle.
Seulement séparé par l’étang du Plessis, le manoir de Rosnarho,
siège d’une autre seigneurie, reste assez modeste. Un peu plus au sud
et toujours assez proche d’un rivage bien boisé, le château de Kerantré
est une reconstruction de la fin du 18e siècle, suite à un incendie. Aux
Gouvello, ont succédé par alliance au 19e siècle les d’Aboville,
famille dont est issue Gérard d’Abboville. Dans la cour de sa propriété,
le célèbre navigateur a préparé sa traversée à la rame de l’Atlantique
en 1980 puis du Pacifique en 1991. Proche de la rivière de Crach, cette
fois, le château de Kergurioné était le siège d’une
seigneurie dépendant du comté de Largouet.
Evènement.
En 1795, le pays est entraîné par Jean LE BOURDIEC dans la révolte
contre-républicaine.