Géographie.
Le
territoire est limitrophe au sud de Belz, Erdeven et Ploemel, au nord-est de Brech et
Landaul. Il s'ouvre largement au nord sur la rivière d'Etel, qui subit les flux de l’océan. A marée basse, de
grandes vasières se découvrent dans les anses et les marais, où les
oiseaux aiment se réfugier.
Depuis 1896, l’ostréiculture constitue une ressource importante.
Ancienne
paroisse de Locoal. Le nom signifie Monastère de Goal. L’ermite Saint Goal, originaire de
Grande-Bretagne, s’établit en effet dans un îlot de la rivière d’Etel
au 4e siècle. Au 10e siècle, Gurki, un des vikings qui ravagent la
région, s’y installe à son tour. Converti au christianisme, il
restaure le monastère et l’offre aux bénédictins de Redon avec les
sept villages de Sainte-Hélène. Aux 11 et 12e siècles, ce monastère
est transformé en prieuré, dont l’église sert à la paroisse.
L’église actuelle de Locoal est reconstruite après l’incendie de
1572 provoqué par les espagnols, puis celui accidentel de 1765. Elle a
subi diverses restaurations depuis. Un de ses vitraux de 1937 représente
Saint Goal en
habits d’évêque. Sous
la Révolution,
le territoire, qui s’étend alors sur les
deux rives de la rivière d’Etel, est démantelé. En 1790, la
partie en pays d'Hennebont, Locoal-Hennebont, devient la commune de
Sainte-Hélène. En 1806, la partie restante située en pays
d'Auray, Locoal-Auray, composée essentiellement
des presqu’îles de Locoal et du Plec, est réunie à Mendon.
Ancienne
paroisse de Mendon.
L’église
paroissiale Saint-Pierre, reconstruite au début du 18e siècle,
transformée à la fin du 19e, conserve plusieurs parties de l’ancienne chapelle
Notre-Dame de style Renaissance. Le porche méridional est contrebuté
par deux contreforts d’angle sculptés de fausses niches. Son arcade est
encadrée de pilastres à hauts pinacles. Sur le croisillon nord, une
porte aujourd’hui murée présente les statues d’une sirène, d’un
personnage au torse nu, de masques et motifs confus. Le chevet possède
une fenêtre gothique portant la date de 1474. Le vitrail, qui y est
installé depuis 1893, représente la scène de la Nativité de la Vierge.
Le clocher à trois étages est de style néo-gothique. En 1806, l’adjonction de Locoal
agrandit la façade maritime de Mendon, essentiellement terrienne. Le bourg
reste le principal village de la nouvelle entité.
En
plus de ses nombreux mégalithes, Locoal-Mendon possède plusieurs lec’hs, qui
seraient des points de repère pour des sépultures. Près du cimetière,
l’un de ses lec’hs est gravé d’une croix celtique. Au marais du
Plec, un autre est surnommé la Quenouille de Sainte Brigitte. Haut de 3 mètres,
il était autrefois surmonté d’une autre pierre en forme de croix. A
Pen-er-Pont, isthme reliant la presqu’île de Locoal, une stèle de 2 mètres
porte l’inscription CROUX
PROSTLON. Décédée au 9e siècle, Prostlon était la fille du roi
breton Salomon et l’épouse du comte de Vannes.
Seigneuries.
Locoal dépend principalement du fameux monastère, qui
dispose de la haute justice au Moyen-âge, puis du domaine ducal et
royal qui acense les terres à de nombreux roturiers. De son
côté, Mendon dépend principalement du comté de Largouet.
Une demi-douzaine d'autres seigneuries ne se partage que quelques
exploitations, sans droit de justice.
Evènements.
Pendant
la Révolution, la presqu’île de Locoal, surnommée « l’île du
Bonheur », est un haut lieu de la chouannerie. Elle abrite notamment
des prêtres réfractaires. Peu avant l’affaire de Quiberon en 1795,
Georges Cadoudal se fait soigner au village de La Forest d’une blessure
à la jambe, suite à un coup de fusil lors d’engagements à Grand-Champ
et à Pluvigner. Après les événements, Hermely, chef des courriers de
l’armée chouanne, lieutenant de Cadoudal, se retire dans un manoir de
Locoal, où il meurt en 1850. Son corps est inhumé dans le cimetière.