Site généalogique de Christian Duic

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MAJ Page le 10/04/01


La famille LE DUIC :

trois siècles d’aventure maritime

 

Rassembler 110 porteurs des patronymes DUIC et LE DUIC, à Riantec, tous descendants de Yves LE DUIC et Anne JEGO, mariés en 1670, c'est le pari tenu au mois de mai par Christian DUIC (C.G.S.B. n°1), Annick LE DUIC (C.G.S.B. n°24), et Patrick DUIC. Une grande fête conviviale regroupant les descendants d'un couple choisi dans le temps, est une application concrète de notre passion, la généalogie. Laissons Christian DUIC nous conter l’histoire passionnante de ses ancêtres pécheurs et marins.

Les origines

LE DUIC signifie "le petit noir", petit étant à prendre au sens de diminutif. Comme beaucoup d'autres patronymes bretons, certaines branches familiales ont perdu la particule à la fin du XIXeme siècle.

L'origine de la famille se situe sur le littoral morbihannais, entre le Blavet et la rivière d'Etel, la ville d'Hennebont et celle de Port-Louis. Au XVlIlème siècle, ce dernier lieu devient un grand centre de pèche et attire bon nombre de gens de labeur. Vers 1670, Yves LE DUIC épouse Anne JEGO, puis s'installe au village de La Trinité-Kerner en Riantec, en laissant des cousins laboureurs à Merlevenez, Languidic, etc...

Son intégration dans la nouvelle paroisse est un succès, et il hérite vers 1680 d'une tenue provenant de son beau-père. Quatre de ses fils ( il a eu 14 enfants), deviennent maîtres de chaloupe et, en deux ou trois générations, ses descendants s'éparpillent dans les villages dépendants alors de Riantec, et formant ce qui est appelé aujourd'hui la «Terre Sainte »: Locmiquelic, Gâvres, Les Salles, Nézenel.

L’âge d’or

Au XVIIIe siècle, il y a toujours au moins cinq LE DUIC maîtres de chaloupe dans le quartier maritime de Port-louis. Pour être maître, il suffit d’avoir un peu d'expérience, et de posséder une chaloupe qui, souvent est en copropriété. En 1751, Joseph Ier fut maître dès l'âge de 17 ans.

La première grande aventure est la Compagnie des Indes qui prospère à l'Orient, à l'abri de Port-louis. Noël, Jean II, Nicolas 1er, François III, Jean-François et d'autres encore, voyagent vers ces pays tropicaux, Sénégal, Indes, Chine, à la recherche d'épices rares, de bois précieux et de superbes porcelaines.

Le XVIlleme est aussi marqué par deux grandes guerres maritimes et coloniales contre l'Angleterre.

Au cours de la guerre de Sept Ans Ans (1756-1763), Jacques, Jean lII et ses frères participent à la défense des côtes morbihannaises sérieusement menacées par les escadres anglaises. Aux Indes, François III et Joseph Ier assistent à de désastreux combats navals.

Au cours de la guerre d'Amérique (1778-1783), Dominique et Jean-Baptiste II partent pour l'Océan Indien. Le second suivra la fameuse campagne de Suffren. Côté Atlantique, Charles, Guillaume et Jean-François partent pour les Antilles. Ce dernier suivra la non moins fameuse campagne De Grasse, décisive dans la victoire du siège de Yorktown et dans le sort final de la guerre.

Les LE DUIC sont ensuite assez hostiles aux campagnes de la Révolution et d'Empire. Beaucoup de matelots désertèrent les vaisseaux et furent emprisonnés, surtout de 1808 à 1814, après le blocus continental.

Première trace des Le Duic à Riantec : le baptême du fils aîné de Yves en 1671

Marins d’état

Au XIXe siècle, contrairement au précédent, les marins ne servent pas uniquement la Royale en temps de guerre, mais aussi en temps de paix, et pour des périodes plus longues, deux à six années. La marine française est alors la plus moderne du monde, et les LE DUIC suivront les naissances et évolutions des navires à vapeur, des vaisseaux cuirassés, des batteries flottantes, etc…

La France du XIXe siècle se veut aussi l'arbitre des conflits dans le monde. Ainsi François-Louis Ier participe à la bataille de Navarin (1827), et à l'expédition du Tage (1831), Joachim au combat de Vera-Cruz (1838), Paul Il au blocus de La Plata au Brésil (1841-1849). La guerre de Crimée (1853-1855), l'un des conflits les plus meurtriers de l'histoire navale, mobilise Noël-François et ses frères Jean-Julien et Pierre-Marie Alexandre, François-Louis Il et son frère Maria.

Le XIXe siècle est enfin l'époque de l'exploration de l’Océan Pacifique, des côtes occidentales d'Afrique, à la recherche de voies commerciales et de nouvelles conquêtes coloniales.

Au total, de 1827 à 1864, plus de 60 embarquements de LE DUIC sont dénombrés pour la Royale, soit plus du double que pour le siècle précédent de 1756 à 1793, sans que le nombre de marins se soit particulièrement accru. Certains matelots s'engagent en effet volontairement dans la Royale, les conditions de pêche s'avérant de plus en plus difficiles.

Suite aux guerres de la Révolution, au blocus et à de fatales années de pêche, des maîtres de chaloupes sont ruinés et empruntent de l'argent à des bourgeois qui deviennent progressivement propriétaires de leurs biens. La situation est irréversible tout au long du XIXe siècle et il n'est compté, dans la famille, au plus que quatre pêcheurs propriétaires de leur chaloupe dans une même période.

Les mutations

Au début de ce siècle, le prix de l'industrialisation ces techniques pêche est un nouveau frein à la propriété des navires. Il n'existe plus qu'un seul patron pêcheur actuellement chez les LE DUIC et le milieu maritime ne touche que 5% des actifs et 15% de retraités.

Globalement, les cadres moyens et supérieurs, les professions libérales et les divers patrons représentent 45% des catégories professionnelles actuelles.

Une première ouverture à des activités autres que maritimes a été la douane. Dès 1843, Joachim renonce à la navigation, et s'engage dans ce corps. Il est suivi quelques années plus tard dans son initiative par son frère Joseph II. Il existe encore dans la famille 15% de douaniers, gendarmes et militaires, pour la plupart des retraités.

Etre ouvrier, notamment à l'Arsenal de Lorient, ou charpentier calfat, a été aussi un bon moyen pour quitter la marine. Ce milieu compte 22% des effectifs LE DUIC, pour la plupart aussi des retraités.

A partir de ces couches socio-professionnelles, une ascension sociale a été possible dès la fin de la seconde guerre mondiale. La famille, qui ne comptait au XVllle siècle que deux lettrés, dénombre aujourd'hui cinq enseignants, huit cadres administratifs, cinq cadres techniques, cinq commerçants, un architecte, etc.

Ces mutations n'ont été possible bien souvent qu'en quittant le sol natal. Dans les années 1850, Jean LE DUIC s'installe à Lorient, où il est charpentier à l'Arsenal. Quiberon, qui au XIXeme siècle supplante progressivement Port-louis, voit également trois LE DUIC y fonder des foyers en 1881, 1891 et 1895. Un douanier s'installe à Hennebont au début du siècle. Un ouvrier émigre à Paris entre les deux guerres.

Eglise Ste Radegonde de Riantec, vue du village de Kerner

Aujourd’hui

Aujourd'hui, les LE DUIC se répartissent géographiquement, outre dans le Morbihan, dans cinq départements bordant l'Atlantique, trois départements méditerranéens, deux départements d'Outre-Mer et bien sûr dans la région parisienne. L'attrait de la mer est indéniable.

II y a 125 membres nés LE DUIC, et plus de 200 avec les membres alliés.

110 se sont réunis à Riantec. Plus des trois quarts de cette imposante famille ne s'étaient jamais rencontrés! C'est ainsi que la Doyenne, de la Trinité sur Mer, âgée de quatre-vingts ans, a fait la connaissance de Soazic, née à Locmiquélic en 1986, et que les cousins de Bordeaux, de la Seyne sur Mer, de Toulon ont découvert leurs cousins bretons.

Bien peu de LE DUIC contemporains descendent des illustres et rudes matelots du XVllle siècle, mais il règnera toujours dans l'esprit de chacun d'eux, un souffle d'aventure et une ténacité vivre.