Avec plus de 40.000 habitants,
Saint-André est la commune la plus peuplée de la plaine sucrière du Nord,
entre l’océan, la montagne, la rivière du Mât et celle de Sainte-Suzanne.
En 1899, le territoire est amputé de Salazie, qui était déjà plus ou moins
autonome depuis 1834. En 1932, un important cyclone dévaste la côte, ses
plantations de vacoas, ses habitations et l’église de Champ-Borne, dont il ne
subsiste plus aujourd’hui que des ruines. La mairie tout en bois avec une
belle balustrade résiste par contre sur une place ombragée de ficus. Parmi les
manifestations, des combats de coq se déroulent chaque week-end dans le
quartier de Champ-Borne.
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1.
Vue aérienne du quartier du Colosse et de son temple -2. La côte avec
ses vacoas - 3. Détail du temple du Colosse
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A l’origine, la région
est une véritable jungle tropicale réputée infranchissable, où la montée
des eaux détruit tout, où le paludisme sévit. Elle est explorée en 1690 par
l’aventurier Julien Robert, mais peuplée qu’à partir de 1704 par les
premiers colons. Grâce aux terres fertiles, des cultures variées y sont
pratiquées : thé, café, manioc, tabac, ilang-ilang, maïs, girofle, riz,
fruits divers, vanille, légumes et même du blé. Les colons s’enrichissent,
mais dans les conditions de vie extrêmement difficiles en raison de l’éloignement
des habitations, l’absence de routes, le danger des intempéries. En 1740,
face à l'isolement, ils obtiennent de la Compagnie des Indes l'autorisation d'établir
une paroisse détachée de Sainte-Suzanne. En 1752, une première église en
pierres est dédiée à saint André, en l'honneur du gouverneur André d'Heguerty.
Mais à peine achevée, elle est détruite par un tremblement de terre. Pendant
la Révolution, la commune connaît les plus importants troubles de l'île.
Accusée de "Lèse-Nation", elle est provisoirement partagée en 1790
entre Saint-Benoît et Sainte-Suzanne. Au 19e siècle, bien mises en valeurs,
ses riches terres attirent des convoitises. Finalement, les grands planteurs
transforment le paysage en étendues de cannes à sucre. Dès lors, Nicole
Robinet de La Serve fonde une usine dans le quartier du Colosse, substituée
depuis par celle plus moderne de Bois Rouge, l’une des deux dernières de la Réunion,
avec celle du Gol à Saint-Louis. Après 1848, une importante main-d'œuvre
d'engagés indiens est recrutée. Cette communauté arrive avec ses coutumes et
ses croyances. Le Colosse est ainsi le plus grand temple tamoul de la dizaine
existant sur l’île. Ces façades colorées comprennent une multitude de
divinités : Vishnu, Civa ou encore Ganesh avec une tête d’éléphant. Trois
autres temples s’élèvent dans le quartier du Petit-Bazar. Les différentes fêtes
tamoules, dont le Dipavali et le Cavadee, sont toujours régulièrement célébrées.