Au cœur de l’Océan Indien,
à 9.200 km de Paris, 700 km de Madagascar, 200 km de sa « sœur »
Maurice avec laquelle elle appartient à l’archipel des Mascareignes, La Réunion
est une île volcanique de 75 km de large maximum.
Les Hauts
Piton
des Neiges vu de Cilaos
A l’ouest, le Piton des
Neiges, le premier volcan éteint depuis déjà plusieurs millénaires, atteint
3069 m d’altitude, le plus haut sommet de l’Océan Indien. Son cratère
complètement effondré a donné naissance à trois cirques difficiles d’accès :
Mafate, Cilaos et Salazie. La végétation tropicale y est contrastée selon les
versants et l’altitude. Chaque cirque serait entièrement fermé si une rivière
n’avait creusé de profondes gorges à travers la montagne jusqu’à l’océan.
A l’est, le Piton de la
Fournaise est le second volcan encore en activité, avec une altitude actuelle
de 2630 m. Il subit en moyenne une éruption par an, deux importantes par siècle.
Les coulées de laves sont naturellement canalisées jusqu’à la mer sur une
zone inhabitée appelée l’Enclos ou le Grand Brûlé. Néanmoins, elles
sortent parfois de cette zone comme en 1977, lors de la célèbre destruction du
village de Piton Ste Rose, dont seule l’église a été miraculeusement épargnée.
Prévisibles, elles ne sont pas meurtrières pour l’homme prudent.
Entre les deux pitons, des
plaines très fertiles culminent à environ 1500 m d’altitude. C’est un
paysage de bocage breton ou normand. Les contreforts des deux volcans
comprennent aussi des canyons ou gorges étroites, érodées par des rivières
et des cascades, à Grand Bassin, à Takamaka, au Langevin et à Rivière de
l’Est.
La côte
Baie
de St Paul
La côte est peu propice aux
activités maritimes. Celle nord-est est dite « au vent ». Elle est
particulièrement sauvage avec ses falaises de lave noire, ses gros galets, ses
vagues puissantes, notamment à St Philippe. La côte sud-ouest est dite
« sous le vent », car elle est un peu plus abritée grâce aux
sommets des deux pitons. Toutefois les récifs coralliens peu profonds ou trop
étroits empêchent souvent une approche sécurisée du rivage, notamment
lorsque les vents sont mal portants. Le baie de St Paul a longtemps été l’un
des meilleurs havres de l’île. Surnommé « baie du meilleur ancrage »,
elle abrite encore de nombreux bateaux lors de l’annonce de cyclones. Mais
aujourd’hui, le seul véritable port commercial est aménagé à la
Possession, à 20 km au nord. Une pêche artisanale est pratiquée par quelques
téméraires dans des marines ou petites criques. Sur 200 km de côtes, l’île
ne dispose que de 30 km de plages, dont une infime partie est propice à la
baignade, notamment à St Gilles-les-Bains, qui concentre une grande zone hôtelière
et touristique.
Les côtes nord et sud sont longées
d’une plaine étroite couverte autrefois d’une forêt épaisse,
aujourd’hui de champs de canne à sucre, principale production agricole de La
Réunion. C’est aussi là que se situent les principales agglomérations
humaines, dont la préfecture St Denis avec 140.000 habitants. Une vingtaine de
rivière descend des sommets et traverse ces plaines. Elles ne sont pas
navigables. A moitié sec en hiver, elles débordent en été lors des cyclones,
charrient des blocs de pierre, creusent des gorges profondes et des ravines, dévalent
des torrents et des cascades. Avec 35 km, la plus longue est la rivière du Mat,
prenant sa source dans le cirque de Salazie.
Climat, flore et faune
Forêt
primaire des hauts
L’île connaît un climat
tropical avec des saisons inversées par rapport à l’Europe, en raison de sa
situation dans l’hémisphère sud. Les cyclones se produisent généralement
entre décembre et mars. Ils détruisent tout, maisons, forêts, routes. La Réunion
est le département français le plus touché par les glissements de terrains.
Depuis des millénaires, le paysage est sans cesse façonné.
Complètement vierge à
l'origine, La Réunion dénombre aujourd'hui sur son petit territoire pas moins
de 800 espèces à fleur et 230 fougères ! Via les courants marins, les vents,
les oiseaux et bien plus tard les hommes, cette flore provient à 70% d'Afrique
et de Madagascar, 20% d'Inde, 10% d'Australie. De plus, 160 espèces sont endémiques.
L'adaptation a été facilitée par les variations d'altitude et de climat. La
forêt couvre encore 40% du territoire, principalement dans les hauts et sous
l’œil vigilant des autorités protectrices.
La faune est plus pauvre à
l'exception des espèces marines et volantes, parmi lesquelles l'homme en a
encore fait disparaître 25, dont le fameux dodo, sorte de canard géant.