Site généalogique de Christian Duic

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MAJ Page le 17/12/08


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Venant de Saint-Denis de la Réunion, mais né à Saint-André, Julien SAMORI (n°2) s'engage volontairement dans l'Armée, et est affecté de juillet 1900 à avril 1902 à Madagascar. Démobilisé, il retourne à la Réunion, mais n'y reste que six mois. Sans doute intéressé par sa première expérience, il revient à Madagascar, plus précisément à Tamatave, le 28 octobre 1902. Il est alors âgé de 24 ans, et exerce le métier de tailleur d'habits, sans doute déjà pour l'Armée française, mais en tant que civil. Dans les années 1910, il a deux filles prénommées Julienne et Marguerite.

Le 14 mai 1914, six mois avant qu'éclate la première guerre mondiale, Julien se rengage avec le grade de caporal dans le 3e régiment de tirailleurs malgaches. Il a 35 ans, et conserve sa spécialité de tailleur d'habits. Son régiment étant affecté à Diégo-Suarez, il le suit, mais il effectue aussi un détour en France à partir de 1915. Il est notamment caserné à Cherbourg, où des régiments coloniaux transitent. Pour une raison inconnue à ce jour (décès de sa première femme ?), il est rapatrié avant la fin des hostilités, puisqu'il se marie fin 1917 à Madagascar. Il avait toutefois le grand sens du patriotisme, et était décoré de plusieurs médailles militaires. En 1939, il se présentera encore au bureau de l'enrôlement. Mais âgé de 60 ans, il fut refusé : "Retournez chez vous monsieur Samori !", lui aurait-on déclaré, à sa grande déception, mais aussi au grand soulagement de sa famille. 

Les tirailleurs malgaches

 

Dès le 17e siècle, des troupes armées spécifiques sont affectées à la protection des territoires conquis par la France. Elles sont d’abord recrutées en métropole, puis progressivement dans les colonies même, en distinguant les colons français et les indigènes. Tous volontaires, ces soldats indigènes reçoivent une prime d’engagement. Leur nombre s’accroissant à la fin du 19e siècle, ils s’organisent en plusieurs corps avec en 1894 plusieurs régiments de tirailleurs sénégalais, soudanais, annamites, tonkinois, malgaches, une compagnie de Cipahis en Inde… Avec le décret de décembre 1900, ils comprennent à Madagascar :

 

·          Le 3e régiment de tirailleurs sénégalais à Majunga.

·          Un bataillon d'infanterie coloniale à Diégo-Suarez.

·          Trois régiments de tirailleurs malgaches : 1er à Tananarive, 2e à Fianarantsoa, 3e à Diégo-Suarez.

 

D’autres corps seront créés par la suite avec notamment à Diégo-Suarez : le 7e régiment d'artillerie coloniale et la 11e compagnie d'ouvriers. Par ailleurs, un bataillon de quatre compagnies de Volontaires Réunionnais est créé en mars 1895 lors de la reprise d’hostilités à Madagascar.

Pendant la Grande Guerre, les troupes coloniales sont divisées en six groupes et un corps d’occupation (en Chine). Madagascar constitue le groupe d’Afrique orientale commandé par le gouverneur de l’île, avec un quartier général à Tananarive. Elle fournit 45.800 hommes, dont 41.000 pour les unités combattantes en Europe. Les premiers régiments partent le 9 octobre 1915. Ils sont pour la plupart acclimatés dans le sud de la France, dans un camp près de Fréjus, avec d’autres troupes indigènes d’Afrique et d’Asie. Ils rejoignent ensuite le front dans le nord de la France. Les tirailleurs malgaches s’illustrent surtout en mai-septembre 1918, près de Soissons. Ils contribuent à refouler les allemands vers l’Est. Environ 2.400 sont « morts pour la France » (près de 10.000 malgaches selon certaines sources). Au total, les troupes coloniales fournissent un quart des combattants français en Europe. Parmi les célébrités, l’aviateur Roland Garros, né à Saint-Denis de la Réunion en 1888, est tué dans les Ardennes en 1918.