Site généalogique de Christian Duic

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MAJ Page le 02/03/08


Louis Le Duic
(1922+1944 G3)

Résistant mort pour la France

La Bretagne, notamment le Morbihan, a été l’un des plus importants foyers de la Résistance en France. Le débarquement en Normandie le 6 juin 1944 apporte un énorme espoir d'une Libération, attendue depuis fin 1943. A l’origine inexpérimentés, les résistants s’organisent, entreprennent des actions de sabotage (voies ferrées, lignes téléphoniques…), sont ravitaillés par parachutages de matériels et d’armes. Ils se regroupent à partir de février 1944 au sein des FFI (Forces Françaises de l’Intérieur), puis forment en juin à St Marcel et à Botségalo en Colpo notamment, d'importants camps de 1000 à 3000 hommes rapidement évacués et dispersés après leurs découvertes par les Allemands. Ces derniers multiplient les barrages, contrôles, ratissages, arrestations, tortures, exécutions sommaires… durant ce très dur été 1944.

On ne sait exactement à partir de quel moment Louis Le Duic s’engage dans les FFI. Né à Gâvres en janvier 1922, il s’était réfugié avec sa famille à Bieuzy-Lanvaux, alors que la région lorientaise avait été évacuée après les bombardements des Alliés de début 1943. En juillet 1944, il se retrouve parmi les 90 maquisards du camp de Kervernen en Pluméliau. Le 14 juillet, jour de la fête nationale, 300 soldats ennemis entreprennent l’attaque du camp. Le combat est particulièrement sanglant. L’assaillant perd 130 à 150 hommes. Une trentaine de résistants sont tués au combat. Autant sont faits prisonniers, la plupart sans armes, dont Louis. Ils sont conduits aux geôles de Locminé, tristement réputées pour les tortures, avec 1200 personnes incarcérées au cours des 5 mois. D’après les survivants, le sort commun des interrogés était le suivant. Pour empêcher tout mouvement, les poignets et les chevilles sont ligotés, puis une barre de fer est placée derrière les genoux, une autre devant les avants-bras. Dans cette position pénible, le torturé, souvent bâillonné, reçoit des coups de trique, de matraque, de bâton, de poing, de pied sur le dos, les cuisses, la tête, la nuque, la figure, le ventre, pendant une ou deux heures, jusqu’à l’évanouissement complet. Les sévisses sont parfois encore plus graves, et certains ne s’en sortent pas. 

Plaque commémorative à Gâvres

Le 18 juillet, quatorze des prisonniers sont extraits des geôles et conduits au bois de Coët-Kermeno près de Botségalo en Colpo. Ils y sont fusillés, dont Louis. Le 22, treize autres sont tués au même endroit d’une balle dans la nuque. Un seul laissé pour mort réussit à prévenir le lendemain une ferme voisine malgré ses graves blessures (il sera tué quelques semaines plus tard sur le front de Lorient). Une équipe de secours, dirigée par un docteur, un pharmacien et deux abbés, se rend alors sur les lieux et découvre les corps tuméfiés des 27 victimes. Ces corps sont enterrées dans une fosse commune creusée à proximité, où s’élève aujourd’hui le monument aux morts, sur lequel apparaît le nom de Louis Le Duic. Une plaque commémorative apparaît aussi sur la tombe de ses parents à Gâvres, mais pas sur le monument aux morts de sa commune natale.

Deux semaines plus tard, début août, après de nombreuses autres actions, les forces alliées et les résistants libèreront l'ensemble du Morbihan, à l'exception de la poche de Lorient, qui restera occupée encore neuf mois jusqu’à l’Armistice de 1945.

Monument de Botségalo à Colpo (C) Philippe Frilley sur Mémorial Genweb