Georges Duic (né en 1935, G3) Dernier patron pêcheur de la famille
Georges Duic avait une formation initiale de menuisier. Il a
commencé à pêcher comme matelot seulement en 1951, alors que Gavres
connaîssait un bel essor avec la sardine après la Seconde guerre
mondiale. Il devient patron en construisant en 1961 le Mémé Julia,
chalutier-sardinier de 16m, qu'il remplace en 1968 par la Margotte,
chalutier de 13m. Il a pris sa retraite en 1990, mais continue de
pêcher pour le plaisir, comme souvent les anciens. Son témoignage
parcourt donc l'évolution de la pêche dans la seconde moitié du XXe
siècle, avec suffisamment de recul pour qu'il soit intéressant.
L'interview qu'il m'a accordé le 16 mai 2002 est reprise
quasi-intégralement dans le texte ci-après, et m'avait servi pour mon livre.
L’épuisement des stocks
Quand j’ai commencé vers 1950, il y avait quelques chalutiers, mais
pas beaucoup. Gavres remontait la tête avec la sardine, car les gens
commençaient à gagner de l’argent. Avant, les patrons pêcheurs
avaient des petites maisons, des petits bateaux, ils ne gagnaient pas
trop. Ils entretenaient difficilement leurs bateaux, qui parfois n’étaient
jamais repeints à l’intérieur pendant 20 ans.
Quand la sardine est arrivée avec la bolinche, les stocks avaient
été reconstitués en raison de la guerre. Autrefois, en été, quand j’étais
gosse, en se baignant ou en marchant un peu dans l’eau, on mettait le
pied sur du poisson. On attrapait des tarches, des soles… Les
pêcheurs avaient des filets en coton, des gros filets, ils pêchaient
beaucoup de poisson. Maintenant, il y a des filets super invisibles et
une surexploitation des stocks, depuis l’avènement du filet
pélagique en 1976-1978. Avec des collègues, nous avions créé contre
le chalutage pélagique un groupement à Etel, dont j’étais le
président, et rédigé une pétition nationale signée par 1.800
patrons pêcheurs de Brest à Hendaye. Le ministre de l’Intérieur
était d’accord pour arrêter le chalutage pélagique, mais cela n’a
duré que 15 jours à l’été 1978. Selon mes estimations, qui avaient
été publiées alors dans la presse, il ne devait plus y avoir de
poisson sous les quinze ans. Maintenant, depuis les années 1980, sans
subvention, un pêcheur ne peut plus vivre, ne peut plus construire un
bateau. Les chaluts pélagiques étaient énormes, encouragés par l’office
des pêches (actuellement IFREMER). Ils faisaient 140 m de long, 40 m de
hauteur, tirés par deux bateaux à la vitesse double des nôtres, avec
des petits maillages. En 4 à 5 ans, ils ont tout ravagé. Ca a
commencé par deux bateaux à Lorient, cinq paires à La Turballe, avec
des gens ambitieux, séduits par le discours et les subventions de l’office
des pêches. En un coup de chalut, ils faisaient 30 à 40.000 francs, 15
à 20 tonnes de poissons de toutes sortes. Nous, on ne pêchait pas la
même chose, c’était la langoustine et la sole. Eux, c’était la
sardine, les merluchons, les dorades, le bar jusqu’à 30 tonnes !
Il aurait été suffisamment temps d’arrêter en 1978, ou de limiter
le nombre de bateau. Au début, ils faisaient un coup de filet par nuit.
Au bout de trois à quatre mois, deux ou trois coups pour obtenir le
même tonnage. Au bout de deux ans, ils pêchaient nuit et jour. Le
stock a donc diminué en très peu de temps. On ne pêchait même plus
une dorade à la côte. Les pêcheurs pélagiques n’ont pas pensé aux
générations futures et ont mis en difficultés les jeunes patrons
arrivés plus tard dans les années 1990. Même si nos bateaux étaient
importants, nos chaluts étaient plus petits, ils ouvraient au maximum
15 mètres, la corde de dos levait à environ 80 cm à 1 m. En pêchant
la langoustine, on gagnait déjà bien notre vie.
La langoustine, le sommeil
Avec
la flotte industrielle, il n’y avait pas de concurrence, ce n’était
pas la même pêche, la même vente, le même monde, un peu comme les
terre-neuvas de Saint-Malo. On ne connaissait même pas les patrons, ni
les matelots, et eux non plus ne s’intéressaient pas à nous.
On
pêchait la langoustine et le merluchon principalement, un peu la sole,
et en saison la sardine. Le pêcheur se réveille avec le soleil, cela dépend
des époques et de la saison, en général l’hiver à 5H, l’été à
3H. Si on veut faire une belle journée, il faut se mettre en pêche
avant le lever du jour, on travaille toute la journée, et on vire quand
le soleil se couche. La langoustine se pêche pour le premier coup ou
trait pendant les trois premières heures de la pointe du jour. Dans la
journée, il y en a moins, surtout s’il fait beau. Mais quand le temps
est plus mauvais, sans trop de houle quand même, il s’en pêche un
peu. En plein été, il ne s’en pêche que le matin et le soir, rien
en milieu de journée.
Le
plus dur dans le métier, c’est le manque de sommeil, car cela fait de
grandes journées, notamment en été et pour les patrons qui sont à la
barre du matin au soir. Les matelots eux peuvent se reposer un peu entre
deux coups de chaluts. Parfois, dans une semaine de 5 jours, je ne
dormais pas 20 heures. Quand j’arrivais à Keroman, je m’allongeais
sur la couchette, et je m’endormais instantanément.
La vente à l’amiable
Lorient
était le seul marché français où on vendait à l’amiable, de gré
à gré avec les poissonniers. Au début du marché, on demandait cher.
Quand ça ne marchait pas, on diminuait le prix. Ce système était
avantageux, plus rentable pour les petits pêcheurs, qui n’avaient pas
de grandes quantités, mais beaucoup de variétés et une belle qualité.
Georges embarque son frère Henri à
gauche sur la Margotte
On pouvait ainsi vendre des petits lots, par exemple 5 kg de sole ou 10
kg de tacots après entente sur le prix. Depuis peu, tout le monde est
à la criée. Le marché est beaucoup plus lent s’il y a 50 bateaux
avec 30 petits lots chacun. Les prix sont soutenus tant que les
poissonniers sont présents jusqu’à 8 heures du matin maximum, avant
qu’ils se rendent sur leurs points de vente parfois assez éloignés.
Ensuite, seuls présents, les mareyeurs négocient à bas prix, et
mettent le poisson dans leurs frigos. Les derniers bateaux sont donc désavantagés.
Je n’ai pas connu la criée de Port-Louis (fermée peu après la
guerre).
L’armement à la sardine, les essais au lamparo
J’ai
connu les trois usines de Port-Louis, Delassus, Brezin et Guyader, qui
ont fermé vers 1965 ou 1966. La sardine commençait dans la première
quinzaine de mai. Les petits bateaux gavrais, qui ne faisaient que la
sardine, testaient la présence du poisson. Dès que celle-ci était
confirmée, l’annonce se répandait rapidement parmi les chalutiers en
mer. Ceux-ci ne finissaient même pas leur journée. Ils préféraient
virer route terre pour désarmer. On démontait en mer les fermes
(potences métalliques pour tirer les chaluts), qui gênaient pour la
bolinche. C’était un peu comme la ruée vers l’or, il n’y avait
pas de fainéants, on allait chercher la senne qui était dans grenier
du patron, il fallait la porter (sans voiture), aucune corvée ne
pouvait arrêter, tout se faisait dans la journée même. Dès le
lendemain matin, on mettait en pêche pour la sardine. Il n’y avait
pas de fausse alerte, mais les bancs n’étaient pas toujours
abondants. Une fois le bateau armé pour la sardine, c’était
normalement pour tout l’été. Pour les matelots, ce n’était pas très
grave. Pour le patron, qui avait des gars mariés avec lui, des
responsabilités, c’était différent. Sur les cinq jours de la
semaine, quand il n’y avait pas de sardine, il n’y avait rien à
partager le samedi pour l’équipage. Pour le patron, les frais
s’accumulaient parfois deux semaines, trois semaines, jusqu’à cinq
même. Les bateaux qui pouvaient repartaient alors au chalut, la mort
dans l’âme. C’était les aléas de la pêche à la sardine.
En
1962, alors que j’étais patron, l’office des pêches a demandé à
deux pêcheurs d’ici de partir à Sète pour voir comment on y pêchait
la sardine au lamparo. Comme le père d’Alain s’est désisté,
j’ai pris sa place et on a vu là bas comment ça se passait la nuit.
Ensuite, nous avons été subventionnés pendant 14 à 16 semaines. On
gagnait 360F par semaine, en plus d’une partie de la pêche, et de ma
part normale de patron à l’armement. J’avais acheté une bolinche
neuve (senne) à la biennale de Lorient (une foire des pêches), de
couleur rouge vif, une belle, une grande. Donc, on est parti au lamparo,
ça a bien marché, on avait de sacrées pêches. Dans le midi, c’était
le lamparo à gaz, mais pour nous ce n’était pas assez puissant, car
l’eau est moins claire et moins plate ici. Nous avions donc des
groupes électrogènes, avec des lampes immergées dans l’eau pour éviter
une perte de luminosité avec la réverbération. Le spectacle était
formidable. Le poisson brillait dans un anneau d’argent en pleine
nuit. L’expérience n’a duré qu’une saison. Les Turballais nous
faisait un peu la guerre, et c’était compliqué aussi avec l’électricité,
les lampes sautaient parfois en cas de fuite. Il fallait un canot avec
des rames, un groupe. Au bout d’une heure ou plus, on voyait s’il y
avait du poisson, on tournait alors autour du canot, qui passait ensuite
par-dessus la senne. On a fait des coups de 50.000 sardines. Mais le
poisson tenait moins bien d’autant plus qu’on était en été, il
s’écaillait plus vite, on n’avait pas de frigo.
La vente
On comptait les sardines jusque dans les années 1960, et on les
vendaient ainsi, plutôt bien, par exemple 16.000 ou 18.000 anciens
francs le mille, soit 16 ou 18 centimes la sardine. Ca faisait 25
sardines au kilo à 30F. Maintenant, 40 ans après, ça ne fait même
plus 3F le kilo. La grosse ne se vendait par forcément la plus chère,
au contraire. Il y avait la sardine pour griller, du 25 ou 30 au kilo.
Je vendais souvent aussi aux revendeuses dans les rues. Je connaissais
aussi des poissonniers de Pontivy, les Gourierec, qui vendaient 60.000
sardines dans sa journée avec deux camions à travers la campagne.
Une pêche de 20 milles sardines était très jolie, environ 1000 à
1500 kilos. Vingt ans plus tard, la pêche de nuit à la bolinche, une
tonne ne comptait plus en raison du prix très bas. Le premier bateau
vendait parfois deux fois plus cher que le dernier. On était environ 35
gavrais à pêcher, mais il y avait aussi 50 de Doëlan, Concarneau,
Douarnenez. Tout le monde vendait à Keroman, et pêchait au même
endroit. C’était un peu comme un jeu de carte. Après un coup de
filet, par exemple de 15.000, il fallait savoir si on si rentrait au
port pour vendre cher, ou si on continuait à pêcher pour vendre plus
mais moins cher. Il fallait être rapide pour rentrer en premier, c’était
la course. Quant j’étais matelot, on embarquait les canots, mais
certains les lâchaient pour aller plus vite et les récupéraient plus
tard. Parfois, le premier n’avait que 20 mètres d’avance au quai
sur le suivant, qui devait se contenter de vendre 20 ou 30% moins cher.
Après une certaine heure, les poissonniers, qui achetaient au meilleur
prix, n’étaient plus là. (Maintenant la sardine n’est plus prisée,
notamment en raison de l’odeur et des habitations collectives plus
nombreuses). Le 30 au kilo ne se vend plus bien, le 15 mieux, plus
grosse, plus facile à griller. Elle supporte mieux le voyage, notamment
un traitement de bain d’eau glacée et salée. Les italiens ont ainsi
envoyé en Bretagne du poisson, moins bon, mais aussi beau que le nôtre.
La rogue, la cotriade, le chalut
La
rogue s’est terminée vers 1966 ou 1967, à l’époque de la pêche
de nuit. Elle était très chère, 30.000 à 50.000F (anciens) le fût,
alors qu’on jetait un et demi, parfois deux fûts dans la journée. En
une semaine, il fallait environ 8 fûts, plus 12 à 14 sacs de farine de
tourteau. Il y avait aussi les charges sociales pour 8 hommes, le
gas-oil. Le métier était plaisant, on gagnait bien, mais à un moment,
le chalut était plus rentable, plus sûr, plus régulier.
La pêche se terminait souvent avant midi, c’était agréable, un peu
comme des vacances. A la sardine, on mangeait aussi un repas par jour,
une godaille, une soupe de poisson, peu après la vente. Si on vendait
de bonne heure, on mangeait à 10H, si on vendait tard, on mangeait à
19H. On mangeait dans des bistrots attitrés à Gavres, lorsqu’on
vendait à Lorient, à Quiberon, Concarneau ou Douarnenez lorsqu’on pêchait
et vendait là bas. A Gavres, chaque bistrot avait en moyenne cinq
bateaux pour deux feux, mais c’était rare qu’on était tous
ensemble. C’était un rituel. Le brigadier, qui ramait avec le patron
dans le canot, était chargé de la cotriade. Lorsqu’on vendait à
Lorient, on le lâchait avec le mousse sur le canot à l’approche de
la côte, et il rejoignait Gavres, où il préparait la godaille dans le
bistrot. Après la vente et la livraison à l’usine, on revenait à
Gavres, tout était prêt, on mangeait ensemble derrière le café ou
dans une salle à part. C’est nous qui faisions marcher les cafés.
Avec quatre godailles, par exemple, cela faisait 32 personnes, qui
consommait un demi litre de vin ou de cidre, parfois un muscadet, un apéritif.
C’était de bons souvenirs, juste après la guerre, mais ça n’a pas
duré avec le chalutage.
Georges,
jeune patron du Mémé Julia vers 1962.
Avec le chalut, on pêchait toujours quelque chose, une semaine
moyenne, une semaine formidable. Avec la sardine, il y avait des
semaines folles, d’autres sans rien. Il y avait aussi des meilleurs pêcheurs
que d’autres. La pêche de la sardine se poursuit toujours à
Quiberon, mais à Gavres, elle s’est arrêtée progressivement vers
1970 avec la fin des usines, à part la Belle Bretonne, le dernier
sardinier, qui ne faisait pas le chalut ( jusqu’en 1985 environ ?).
Il avait deux usines à Gavres, beaucoup plus à Quiberon, et même dans
les terres, à Plouharnel, à Hennebont.
Les parts
Le
partage des bénéfices était un rituel autrefois, en particulier,
parce qu’on ne savait pas compter. Le vieux réglait. A l’époque où
je pêchais le tacot avec mon père, on faisait sept tas, un par
personne. On mettait sept gros poissons, sept moyens, et ainsi de suite
jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus, puis l’argent en commençant
par les gros billets et finissant par les petites pièces. Ce n’était
plus comme çà, lorsque j’étais patron. De la vente, il fallait
tirer tous les frais, à savoir les charges sociales de l’équipage,
le gas-oil, la rogue, le vin du bistrot. Le bénéfice net est ensuite
partagé. Chaque homme, compris le patron, compte pour une part, le
bateau pour cinq parts. Si l’équipage comprend sept hommes, il y a
donc douze parts. A Douarnenez, les matelots embarquant avec leurs
filets avaient une demi-part supplémentaire. Les veuves, qui prêtaient
des filets, avaient aussi une demi-part. Tout ceci diminuait donc
proportionnellement la part du bateau, de même qu’un équipage
important. Ici, au chalut, c’était plus rentable pour le patron, car
on était six, il n’y avait que onze parts. Le petit mousse de 15 ans
avait une demi-part, puis assez rapidement trois quarts. Mais à la
sardine, lorsqu’il avait 18 ans, même s’il ne savait pas ramender
les filets, il avait une part entière ici, car il était aussi fort
qu’un matelot, il travaillait dur. Il y avait des étudiants et toutes
sortes de gens qui venaient à la bolinche. Il fallait être courageux,
assez fort, tirer dessus et porter les caisses, sans compétence spéciale.
J’ai même connu un maître charpentier naval qui pêchait tous les étés
avec Jacob, le meilleur patron de Quiberon. Il pouvait gagner en été
cinq fois ce qu’il gagnait normalement. Au chalut, il fallait plus de
compétences, mais on donnait quand même une part entière aux gars de
plus de 18 ans, d’autant plus qu’ils apprenaient assez vite.
Technique de pêche de la sardine
A la sardine, il y a une annexe, puis deux. Avec deux, le patron
n’allait plus roguer ou bouetter, il se faisait remplacer sur
l’annexe par un matelot avec le brigadier qui ramait. Le patron nous lâchait,
on se mettait de bout au vent, on ramait très peu, on se laissait dériver
un peu au courant. La rogue jetée faisait une tache de gras (ou larden),
qui devait se situer juste au niveau du bateau, ni trop derrière, ni
trop en avant. Lorsqu’il y avait du vent, il fallait des types
costauds pour ne pas culer le canot. Lorsque le poisson montait en
brillant, on faisait signe au bateau. Celui s’approchait alors, jetait
une bouée avec du filin, filait environ 20 mètres, tournait autour du
canot en jugeant une longueur maximum de 65 mètres, récupérait la bouée
qui s’était déplacée entre temps, laissait le canot sortir du piège
en passant dessus, coulissait le filet avec des anneaux pour le fermer
par le bas, puis remontait le filet avec une perche. La manœuvre
prenait environ une demi-heure. Lorsqu’il y avait deux canots, c’était
la même chose, chacun son tour, l’un appâte, l’autre manœuvre
avec le bateau. Lorsque la manœuvre était trop longue, le canot qui
appâtait devait tenir le banc, qui grossissait ou diminuait. Maintenant
c’est terminé, même à Quiberon. La pêche se déroule de nuit avec
des détecteurs latéraux, des sonars qui balaient jusqu’à 300 à 400
mètres. Le bateau n’a même pas besoin de passer au-dessus du
poisson. Il s’approche à 30 mètres, file sans effrayer le banc, le
contourne… L’appareil coûte 500 ou 800.000 francs ! Je n’ai
connu que le sondeur, pas de tels sonars. Concarneau a plusieurs bateaux
équipés ainsi.
Les filets
A Concarneau, il y a un bateau de 21 mètres, qui a déjà fait 7 à 8
millions de francs de vente depuis le début de l’année avec une
senne immense. Les sennes font maintenant 300 mètres, avec une chute de
70 mètres, alors que les premières de Gavres faisaient 60 m de long
sur 30 m de profondeur, puis elles sont passées à 120 m sur 38 à 40
m. Certaines étaient plus pêchantes que d’autres, même si le patron
était bon. Avec Martial, on ne faisait guère plus de 200 kg par coup (à
25 le kilo, soit 5 milles), d’autres, pêchait beaucoup plus avec des
filets d’autres fabriques. On pouvait faire cinq coups dans la journée.