Site généalogique de Christian Duic

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MAJ Page le 15/12/07


Histoire générale 
de la famille Le Duic

Cette page est inspirée du communiqué de presse 
diffusé lors du second rassemblement familial de 2002.

Le village de Kerner, vu de l'île du même nom.

Les origines

LE DUIC est un diminutif de LE DU, signifiant en breton "LE NOIR". Comme beaucoup d'autres patronymes bretons, certaines branches familiales ont perdu la particule à la fin du 19e siècle.

L'origine de la famille se situe sur le littoral morbihannais, entre le Blavet et la rivière d'Etel, la ville d'Hennebont et celle de Port-Louis. Au 17e siècle, ce dernier lieu devient l’un des quatre grands ports bretons de la pêche de la sardine avec Belle-Ile, Concarneau et Douarnenez. Il attire en saison bon nombre de gens de labeur, dont l’ancêtre Yves LE DUIC, qui épouse vers 1670 Anne JEGO de La Trinité-Kerner en Riantec, où le couple s’installe en laissant des cousins à Merlevenez, Mendon, Languidic, Brech...

Yves s’intègre parfaitement dans la nouvelle paroisse. Il hérite vers 1680 d'une tenue provenant de son beau-père. Il a au moins onze enfants, dont quatre fils. En deux ou trois générations, ses descendants s'éparpillent dans les villages dépendants alors de Riantec, et formant ce qui est appelé aujourd'hui la «Terre Sainte » : Locmiquelic, Les Salles, Nézenel, Locmalo et surtout Gâvres.

D’abord patrons pêcheurs

Chaloupes de pêche échouées à Gâvres

En 1728, Jean LE DUIC, fils de Yves, guide à Port-Louis le fameux commissaire du roi LE MASSON DU PARC dans sa vaste enquête sur les pratiques halieutiques en France. La famille est alors parfaitement reconnue dans le milieu de la pêche. Outre les matelots, elle compte en moyenne cinq maîtres de chaloupe  tout le long du 18e siècle, alors que la côte en dénombre 55 vers 1730 et 90 vers 1780. Un maître ou patron est un marin d’expérience, un ancien mousse embarqué depuis l’âge de 10 ans avec son père. Il possède son bateau de 7 à 8 mètres, parfois en copropriété familiale. Il recrute 4 à 5 matelots, puis une dizaine au milieu du 19e siècle. Le plus jeune est Joseph LE DUIC de Locmiquelic, âgé de 17 ans en 1751. 

Avec l’industrie sardinière qui règne près de trois siècles, la pêche est d’abord locale. Elle devient ensuite hauturière avec la courte épopée thonière, puis la prédominance du chalutage à partir de 1900. Quelques LE DUIC naviguent aussi en tant que simple matelot sur des morutiers à Terre-Neuve et des baleiniers en Atlantique Sud.

La famille s’intéresse ensuite au long-cours. Elle ne reste pas indifférente à la Compagnie des Indes qui prospère rapidement à l'Orient, à l'abri de Port-louis. Noël, Jean II, Nicolas Ier, François III, Jean-François et d'autres encore, voyagent vers ces pays tropicaux, Sénégal, Indes, Chine, à la recherche d'épices rares, de bois précieux et de superbes porcelaines.

Marins d’état

En raison de l'Inscription maritime, la famille a longtemps servi dans la Royale. A travers ses embarquements, c’est toute l’histoire navale de la France qui peut être retracée, et notamment les conflits. 

Au 18e siècle siècle, pendant la guerre de Sept Ans (1756-1763), Jacques, Jean III et ses frères participent à la défense des côtes morbihannaises sérieusement menacées par les escadres anglaises. Aux Indes, François III et Joseph Ier assistent à de désastreux combats navals. 

Pendant la Révolution et de l'Empire (1792-1815), beaucoup de matelots sont par contre hostiles aux campagnes. Ils désertent les vaisseaux, sont condamnés à Rochefort ou sont encore prisonniers en Angleterre... Un LE DUIC devient néanmoins corsaire en Guyane.

Le Suffren, sur lequel embarqua François Louis
Le Duic lors de l'expédition du Tage en 1831

Après la déroute, la Royale se redresse progressivement au 19e siècle pour devenir l’une des plus modernes du monde. Les LE DUIC suivent les naissances et les évolutions des navires à vapeur, des vaisseaux cuirassés, des batteries flottantes… Ils explorent l’Océan Pacifique, les côtes occidentales d'Afrique ou encore Madagascar, à la recherche de voies commerciales et de nouvelles conquêtes coloniales. Ils assurent la protection des intérêts de la France à travers le monde. Ainsi François-Louis Ier participe à la bataille de Navarin (1827) et à l'expédition du Tage (1831), Joachim au combat de Vera-Cruz (1838), Paul II au blocus de La Plata en Argentine (1841-1844), d'autres encore à l'expédition du Mexique (1861-1867). La guerre de Crimée (1853-1855) mobilise Noël-François et ses frères Jean-Julien et Pierre-Marie Alexandre, François-Louis Il et son frère Maria. 

Les mutations

La pêche a connu de graves crises tout au long des siècles : raréfaction du poisson, notamment la sardine dans les années 1880, guerres qui mobilisent les hommes et bloquent les côtes (Guerre de Sept Ans, Empire, Poche de Lorient), concurrence étrangère, spéculation des industriels… La famille y a ainsi renoncé progressivement jusqu’au dernier patron pêcheur dans les années 1990, victime des quotas de Bruxelles. Elle s’engage alors plus volontiers dans la Royale ou la marine marchande. Aujourd’hui, elle dénombre encore beaucoup de retraités du milieu maritime, mais aussi quelques actifs, dont deux capitaines au long-cours. 

Les nouveaux métiers à terre sont encore liés à la mer. Dès la Révolution, les deux frères Paul et Jean-Pierre de Locmiquelic sont charpentiers navals, et sont suivis par beaucoup d’autres LE DUIC à l’Arsenal de Lorient, le grand employeur de la région. Ensuite, en 1843, Joachim est le premier à s’engager dans la douane (matelot des douanes), suivi rapidement par son cadet Joseph au Bonhomme puis à Pen-Mané. Toutes ces professions comptent encore de nos jours quelques LE DUIC, mais plus de retraités que d’actifs. Parmi eux, un a toutefois participé à la construction du porte-avion nucléaire Charles-de-Gaulle.

Lancement d'un navire à l'Arsenal de Lorient au 19e siècle

A partir de ces couches socio-professionnelles, une ascension sociale a été possible dès la fin de la seconde guerre mondiale. Aujourd’hui, enseignants, cadres administratifs ou techniques, commerçants, entrepreneurs, professions libérales, sont proportionnellement plus nombreux dans la famille qu’en France, alors que seuls deux LE DUIC savaient signer leur nom au 18e siècle. 

Ces mutations n'ont été possible bien souvent qu'en quittant le sol natal, de plus en plus loin. Le charpentier Jean LE DUIC s'installe à Lorient vers 1850. Deux pêcheurs et un ferblantier fondent des foyers à Quiberon en 1881, 1891 et 1895. Les douaniers sont postés dans l’Est avant de revenir sur la côte. Un ouvrier émigre à Paris entre les deux guerres… Aujourd’hui, les LE DUIC se répartissent géographiquement, outre la Bretagne et la région parisienne dans pratiquement tous les départements bordant l'Atlantique, trois départements méditerranéens, deux départements d'Outre-Mer. L'attrait de la mer est quand même indéniable.

L'avenir

L’ancêtre Yves LE DUIC a environ 600 descendants patronymiques, dont 130 vivants en 2002, auxquels il faut joindre quelques 80 conjoints. C’est bien peu pour une généalogie qui a été exceptionnellement établie sur 12 générations. 

Mais avec les naufrages, les accidents, les combats et les maladies, la famille paie un lourd tribu : une quarantaine de décès d’hommes mûrs depuis 1736. De plus, le service obligatoire dans la Royale éloignait les hommes pendant cinq ou six ans parfois à l'autre bout du monde, alors que la mortalité infantile atteignait 25% aux 18e et 19e siècles. Aujourd'hui, à l'instar de la population française, la famille est confrontée à un nouveau problème : son vieillissement. En l'espace de 15 années, le nombre de décès a été le double de celui des naissances.

Aujourd'hui, les descendants de Yves se retrouvent lors de grands rassemblements familiaux au pays, le premier en 1987, le second en 2002. L'ensemble des recherches généalogiques et historiques ont été regroupées dans un livre, qui a été couronné peu après d'un prix par le ministre délégué à la famille. Le site Internet, créé en 2001, est encore un moyen pour se tenir informer et pour garder contact avec ses racines.

En savoir plus avec le livre