Terroir : LA REUNION, île habitée depuis seulement le 17e siècle, avec une population originaire
d’Afrique, d’Asie et d’Europe. Recherches bloquées à la période
esclavagiste (1848).
Lorsque
j’interrogeais sur nos ancêtres ma grand-mère, celle-ci éludait toujours la
question en me demandant à quoi cela servirait, qu’elle ne savait rien.
Savait-elle réellement quelque chose ? L’historien réunionnais Sudel
Fuma explique très bien cette réaction : « Les premières générations
d’affranchis n’ont pas voulu transmettre à leurs descendants l’histoire
de leur condition, peut-être pour rompre avec l’histoire de la souffrance, de
l’absence de dignité et de liberté, peut-être aussi parce qu’on les a
forcer à oublier cette histoire… ».
Sans témoignages oraux, à jamais disparus,
me voici donc à fouiller dans les rares sources manuscrites et bibliographiques
concernant esclaves, engagés et affranchis… Après des recherches débutées
dès 1984 à la section outre-mer des Archives nationales, alors située
boulevard des Invalides à Paris, mon voyage à La Réunion en 1999 fut une
révélation, notamment avec la visite du magnifique musée Stella Matutina de
Saint-Leu, véritable mémoire de l’île. L’Internet a aussi été une
grande source documentaire. Par contre les Archives départementales à
Sainte-Clothilde ont été plutôt décevantes.